Professeur de Français, d’Histoire-Géographie et d’Enseignement civique et morale, Sophie ANFRAY, nous fait part de ses motivations au sein de SABEXTRA et explique comment elle conjugue l’exigence du cursus et l’écoute des apprentis.
Qu’est-ce qui vous anime au sein du projet de SABEXTRA ?
J’enseigne sur la base de convictions que j’ai très fortes. Tout d’abord, au niveau social, je considère que chacun a droit à une place digne dans la société. Et la société se doit d’offrir la possibilité à chacun de la trouver, notamment au niveau du travail. Par exemple, une société se doit de proposer des formations professionnalisantes et qualifiantes. C’est le projet dans lequel Sabextra s’inscrit.
Je me revendique militante de l’Éducation Populaire, j’en ai moi-même bénéficié. L’Éducation Populaire consiste à former des citoyens libres et éclairés, et défend l’idée selon laquelle l’éducation n’est pas une marchandise comme une autre. On pourra développer lors d’un prochain article le sujet…
L’éducation se fait tout au long d’une vie et n’a pas pour but que la réussite sociale mais aussi l’épanouissement de chacun, au milieu des autres. Toujours avoir en tête la dimension collective.
Faire partie d’une équipe qui partage le même projet de société que moi – les talents sont partout, à nous de savoir les faire émerger, vivre une expérience professionnelle originale et progressiste en formant des femmes et des hommes : voilà ce qui m’a fait venir chez SABEXTRA, aussi.
Quels sont vos objectifs ?
Il faut donner le goût de l’effort : s’appliquer, se concentrer, répéter. Sans quoi aucun progrès dans le métier et dans la vie en général ne sera possible. Pour qu’une relation éducative se déroule correctement dans un établissement, l’enseignant doit travailler en équipe, et être soutenu par sa hiérarchie. Chaque membre de la communauté éducative doit être soumis à un devoir d’exemplarité : honnêteté intellectuelle, respect du règlement et du travail des autres, entraide…
Nous sommes déjà dans cet état d’esprit avec les formateurs. Nous avons à bâtir cette qualité de relation aussi avec les futurs formateurs qui souhaiteront nous rejoindre.
Quelles sont les valeurs que vous partagez avec SABEXTRA ?
Exigence, confiance et proximité sont les principales valeurs défendues par SABEXTRA. Je les partage. Nous sommes exigeants dans le sens où nous travaillons sur la base du programme académique (Éducation Nationale), et qu’il n’est pas question, sous prétexte d’avoir affaire à un public “pas scolaire”, de leur en demander moins.
Les apprentis ont des travaux à faire à la maison, et ont des objectifs de connaissances et de compétences à acquérir à chaque fin de séance. Par exemple, sur notre dernier cours d’histoire, chaque apprenti devait être en mesure de réaliser une frise chronologique numérisée, intégrant les dates-clés de la construction européenne.
J’en profite pour dire qu’avec l’équipe, nous prenons en compte les situations sociales de chaque apprenti, mais refusons la complaisance. Une des particularités de ce projet, qui est un CFA d’entreprise, c’est que l’apprenti va être opérationnel rapidement. Dans quelques mois, il sera en emploi. Ce temps alloué à la formation générale doit lui donner les bases pour continuer à se cultiver, se former, plus tard.
Qu’est-ce que vous aimez dans votre travail auprès des jeunes ?
J’ai vraiment plaisir à leur enseigner de nouveaux mots et eux aussi apprécient beaucoup ces découvertes, comme l’autre jour, le mot et l’expression guenilles ou sans nécessité de contrôle. Ils les réemploient facilement dans la foulée, et en s’en amusant. J’aime partager mes coups de cœur artistiques et littéraires, mais il nous faudrait à tous plus de temps pour cela ! J’ai vraiment un regret, pour eux comme à titre personnel : le temps de formation général est trop court.
Enfin, et s’il ne fallait retenir qu’une idée, je suis fière de transmettre une culture commune, essentielle pour faire société.