Samuel présente sa vision de la formation des apprentis : une transmission de valeurs humaines dans un cadre académique.
Samuel, co-fondateur de SABEKO
Quel est ton rôle dans l’histoire de SABEXTRA ?
Le projet est né de notre travail de formation auprès de notre soixantaine d’apprentis. En approfondissant notre approche sur le savoir-être, en complément du savoir-faire, nous avons pris conscience de l’intérêt d’intégrer la formation dans notre activité. C’est naturellement que nous avons envisagé de créer notre propre Centre de Formation des Apprentis. En avançant dans cette direction, nous avons été contacté par de nombreuses entreprises qui souhaitaient mettre en œuvre une démarche similaire afin de mieux former et recruter.
Devant l’afflux des demandes d’accompagnement, nous avons décidé d’élargir notre offre de formation pour permettre à nos partenaires de prendre en main ces sujet. La formation et le conseil sont devenus les deux axes de notre offre d’accompagnement de sociétés désireuses de se perfectionner dans la formation, le recrutement et la marque employeur. Ainsi est né le concept SABEXTRA !
Comment passe-t-on de la plomberie à la formation ?
La formation a toujours été totalement intégrée à notre activité de plomberie, et ce pour plusieurs raisons. Tout d’abord, la plomberie est un métier vaste et en constante évolution. Il est donc indispensable de se former en permanence et de mettre à jour nos connaissances pour permettre aux techniciens et chargés d’affaire d’évoluer.
Ensuite, chez SABEKO, nous avons toujours misé sur la formation et fait une grande place à l’apprentissage. Chaque technicien est accompagné d’un apprenti qu’il forme au quotidien et qui lui apporte une aide précieuse. La création d’un centre formation des apprentis est donc arrivée naturellement compte tenu du nombre d’apprentis que nous formons chaque année.
Pourquoi est-ce important de transmettre les connaissances acquises par SABEKO ?
Il nous paraît essentiel de raisonner en termes de fonctions plutôt que de personnes. Les collaborateurs sont tous amenés à avoir un parcours à l’intérieur ou à l’extérieur de l’entreprise. Les compétences doivent donc être formalisées et maîtrisées en interne pour permettre de conserver un bon niveau de compétences malgré les mouvements naturels de personnel.
En outre, chez SABEKO nous essayons de conserver un niveau de qualité élevé qui s’appuie sur des référentiels et des process appliqués par nos équipes. La formation occupe donc une place centrale dans la conservation et la transmission des compétences pour assurer leur pérennité.
Quelle notion veux-tu transmettre en priorité ?
La notion qui me parait la plus prioritaire est la passion. Comme nous l’affirmons chez SABEXTRA, « La passion crée l’excellence ».
Quel que soit le métier, s’il est exercé avec passion plutôt que par obligation, cela ne peut mener qu’à la réussite. Si la passion n’est pas là, c’est probablement qu’on n’est pas à sa place et qu’il faut trouver un autre métier. C’est aussi le rôle de l’entreprise et des formateurs de susciter cette passion en étant soi-même passionné.
Qu’est-ce qui fait un bon apprenti, d’après toi ?
Un bon apprenti est une personne qui réussit à trouver sa place au sein d’une entreprise et d’une équipe.
Quelqu’un qui identifie les sujets sur lesquels il peut se rendre utile, en échange de quoi ses formateurs ne seront que plus enclins à lui transmettre leur savoir-faire.
Quelqu’un qui écoute, qui observe, qui se remet en question en gardant en tête que la route vers l’excellence est longue, exigeante et qu’elle se pratique avant tout en équipe.
Comment on aide quelqu’un qui est en difficulté à réussir ?
Tout d’abord il faut être capable de dédramatiser. Avoir des difficultés n’est pas une situation exceptionnelle, ni une fatalité. La vie nous confronte, à tout âge, à nos angoisses et à nos doutes. Les difficultés peuvent être acceptées, même accueillies, avec bienveillance car elles disent quelque chose de nous et nous poussent à nous améliorer.
A partir de cette prise de conscience, la moitié du travail est fait. La seconde étape consiste à communiquer de manière sincère, à se livrer, pour obtenir des conseils et guidances de la part de personnes qui sont déjà passées par là.
Pour apprendre un métier, il vaut mieux un cadre rigoureux ou une ambiance à la cool ?
Sans hésitation, un cadre rigoureux. Cela n’empêche pas de travailler dans la bonne ambiance. Mais la bonne ambiance est le résultat d’un travail bien fait et d’une équipe soudée, non sa cause.
Comment c’était, pour toi, l’école ?
C’était à la fois enthousiasmant et frustrant. Enthousiasmant parce que cela m’ouvrait sur le monde et me donnait des outils pour façonner mon parcours de vie. Frustrant néanmoins car j’ai toujours eu le sentiment que les choses n’allaient pas assez vite.
Mais au final je réalise que le temps m’a permis de mûrir mes projets et d’approfondir mes connaissances pour construire sur des bases solides.
Quels conseils donner à un jeune qui hésite à devenir plombier ou chauffagiste ?
Tout dépend des raisons de cette hésitation. Si le jeune hésite par pression sociale, parce qu’on lui dit par exemple qu’il serait dommage de ne pas faire d’études générales, alors ce n’est peut-être pas une bonne raison de renoncer.
Si par contre il hésite parce qu’il n’est pas sûr d’être intéressé ou passionné par ce métier, alors il peut être utile de faire un stage pour découvrir concrètement le quotidien de plombier chauffagiste avant de s’engager. Dans cette réflexion, tous les conseils sont bons à prendre. Néanmoins, je pense qu’il est important d’écouter son intuition, son envie, et de jauger si la perspective de travailler dans la plomberie chauffage est source de joie et d’excitation ou non. Il faut se décider avec la tête et le cœur.
Dans tous les cas ce n’est jamais du temps perdu car c’est un métier qui sera toujours utile, bien rémunéré, sans chômage et extrêmement gratifiant.